— Le Bien est toujours prévisible : il ne nous surprend pas. Il nous réjouit, nous réconforte, nous rassure mais ne nous paraît jamais incroyable. Nous pouvons l'appréhender, le rationaliser, l'anticiper, et le contempler. Le Mal, lui, n'a pas de visage. Le Mal, c'est ce que l'on n'aurait jamais pu envisager.
Le Palimpseste d'Archimède, Albin Michel, 2013
— Qu'est-ce que la démocratie sinon une invention mathématique ? C'est la politique par le calcul de la majorité.
— Nous ne sommes jamais aussi vivants que lorsque nous allons au cimetière.
— Le mystère du monde : tout le problème du monde, c'est la relation entre l'homme et la nature, c'est-à-dire entre la droite et le cercle.
— Désormais les gens lisent à travers Google comme au Moyen Âges on déchiffrait les palimpsestes, sans soupçonner qu'au-dessous, juste avant, il y avait une autre civilisation.
— Il est un moteur bien plus puissant que la foi : la perte de la foi.
— C'est Pascal qui l'a dit : « Les jésuites ont répandu dans l'Église les ténèbres les plus épaisses qui soient jamais sorties du puits de l'abîme.»
— Penser et être sont une seule et même chose.
— L'absence n'est rien d'autre qu'une présence obsédante.
— On dit qu'il y a quatre Mystères dans l'univers. Le premier est celui de la nature des lois de la physique : une structure qui rayonne à partir d'un point unique, de façon symétrique. Le deuxième est celui de la Vie. D'où vient-elle ? Quelle est son origine ? Le troisième est celui du ceveau : cette matière organique, développée accidentellement et capable de sélectionner une réponse adéquate dans un ensemble exponentiel de possibilités. Et le quatrième mystère, non des moindres, est celui de la structure mathématique du monde : pourquoi et quand apparaît-elle, comment peut-on la modéliser, et comment le cerveau parvient-il à l'élaborer, à partir du chaos dans lequel nous vivons?
— C'est cela l'amour, une élection : lorsque l'on se choisit l'un l'autre, sans autre raison que l'amour.
— La vérité n'existe que voilée. Et le problème, ce n'est pas de soulever le voile, c'est de faire croire qu'il existe une vérité. Elle est multiple. La vérité ne doit être ni sacralisée ni instrumentalisée.