Paroles de femmes



Marie-Jo Bonnet
« Pour la lesbienne, l'amour est un risque et une conquête, non une pulsion. C'est un acte gratuit, conscient de ne déboucher sur rien socialement. »

« C'est au cours de la Renaissance, au moment même où l'homme découvre son individualité et se représente au centre du monde, qu'il nomme la lesbienne d'un mot qui lui dénie sa dimension d'individu. Sappho est une tribade, écrit-on alors. Une tribade est une femme qui « contrefait » l'homme, autrement dit un monstre. « Tribade » vient du grec tribein, qui signifie « frotter, s'entrefrotter ». La peur de perdre son pouvoir d'homme sur l'individu femme éclate ainsi au coeur même de la dénomination retenue. Elles se frottent, elles ne se pénètrent pas (avec un pénis). La menace que fait peser toute liberté de femme sur la pureté de la lignée spermatique se trouve ainsi conjurée.  »

« En ne donnant pas leur ventre à la reproduction, elles s'isolent socialement. S'isolant, elles peuvent démonter le jeu sexuel et social qui se joue quotidiennement sur la scène patriarcale et voir les potentialités de renouvellement d'une civilisation en pleine mutation. »

« L'amour entre femmes renvoie à une conscience identitaire basée sur un retour, non pas à la mère, comme le prône la psychanalyse, mais aux valeurs fondées sur l'individualité, dont Sappho a constitué un point d'incarnation historiquement décisif. »

« Qui dit héroïsme, dit force de caractère, audace, décision, sens de l'action, conflit de devoirs (le coeur et la famille), bref, exaltation de l'individualité. »

« Au lieu de mettre en scène le suicide, Madeleine de Scudéry s'en détourne complètement et préfère envoyer Sappho loin de la ville, au « Pays des Sauromates », territoire des Amazones d'après Hérodote d'Halicarnasse dans ce « coin du monde où l'on [peut] dire que les femmes sont maîtresses d'elles-mêmes ». Ce qui est perdu du côté de l'amour, du plaisir du corps, se retrouve du côté de l'individualité féminine et des valeurs d'affirmation de soi personnifiées par les Amazones. Paru durant la Fronde et dédié à la Duchesse de Longueville, Artamène ou le Grand Cyrus est symptomatique de la perte de pouvoir politique infligé aux femmes par la monarchie. Sa fin marque pourtant l'espoir de la conquête possible d'un territoire propre, forteresse de l'âme, terre de liberté où le génie féminin, sous la double protection des Amazones et de l'amour de soi reconquis, se retire.

« Au XVIIe siècle, un verrou religieux va sauter sous la double pression de la philosophie des Lumières et du libertinage. Chassée par l'âge classique, la sexualité revient en force reconquérir ses droits. Droit au plaisir pour les libertins, mais aussi pour les philosophes qui attaquent l'idéologie religieuse sur son point faible : sa morale sexuelle. »

« Le démon de l'expérimentation s'empare de toute une société « éclairée », cherche une nouvelle façon de vivre, vérifie ce qu'on lui dit, explore, découvre de nouveaux horizons, rêve tout haut et pense que le salut ne vient plus de dieu, mais de l'Histoire, c'est-à-dire de la capacité de l'Homme à établir sur terre le bonheur commun. »

« Nous avons vu dans La Religieuse comment Suzanne observe les signes de la jouissance sur le corps de la supérieure et à quel point le corps de la femme acquiert une réalité sensible. En posant la distinction entre êtres semblables et différents, et non plus entre procréation et plaisir, Diderot effectue à présent une rupture épistémologique très importante puisque, un siècle avant les psychiatres, il formule les deux notions qui ordonnent l'univers mental de la sexualité contemporaine : l'homosexualité et l'hétérosexualité. »

« L'homoïos, l'amour du semblable, réapparaît [...] au moment même où la monarchie absolue est attaquée dans ses fondements religieux. C'est une vraie révolution de la représentation de l'être, de son corps et de la sexualité qui s'opère ici, avec la possibilité au moins théorique de redonner à la femme une place égale à celle de l'homme. Le porteur de pénis n'est plus le détenteur du sens. C'est le couple « hétérosexuel » qui compte ; plus exactement, le sens se déplace de la personne à l'acte et la nouvelle norme se dépersonnalise en étant projetée sur le rapport humain. Théoriquement, donc, l'homme et la femme ont autant d'importance dans ce rapport, ce que la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen reconnaîtra sur le plan politique. Mais au XIXe siècle cette égalité potentielle entre les individus des deux sexes sera proprement inconcevable pour les médecins, ces nouveaux défenseurs du patriarcat qui s'empresseront de rediviser le monde du plaisir en deux catégories : les « normaux » et les « pervers ».

« Condorcet se situe dans le même courant [que Diderot] pour plaider en faveur de l'accès des femmes au droit de cité au nom de la sensibilité, qualité commune aux deux sexes : « Les droits des hommes résultent uniquement de ce qu'ils sont des êtres sensibles, susceptibles d'acquérir des idées nouvelles et de raisonner sur ces idées. Ainsi les femmes ayant les mêmes qualités, ont nécessairement des droits égaux. » La sensibilité est donc une valeur essentielle aux Lumières en ce qu'elle permet de définir un terrain de rencontre et d'identité commune aux deux sexes. En se réclamant de la déesse Raison, les révolutionnaires de 1793 rompirent avec cet héritage. Remplaçant la sensibilité par le sentiment, ils réinscriront la différence des sexes dans la nature et la domination du citoyen sur la citoyenne dans la sphère du droit privé. »

« Signe des temps, La Correspondance littéraire, philosophique et critique, rédigée notamment par Grimm, Meister et Diderot, n'est pas la dernière à prêter l'oreille aux bruits qui courent sur Lesbos et à compter au nombre des évènements dignes d'intéresser ses abonnés les petites nouvelles de ce que tout le monde appelle, avec une délectation non dissimulée, la chronique scandaleuse. [...] Commencée en 1752 par Raynal, ce journal secret était écrit à la main et envoyé chaque mois à une quinzaine de riches abonnés européens qui avaient promis le secret absolu. Continué par Grimm, Diderot, Meister et Mme d'Epinay, qui fournissait de nombreux articles « qu'elle permettait à Meister d'arranger à sa manière », il existera jusqu'à la révolution. Il était généralement rédigé chez Mme d'Epinay, dans son domaine de la Chevrette, situé dans la grande banlieue de Paris. »

« Pour Mirabeau, le mot vient « du grec anandros, au féminin anandré. Pour un homme : sans virilité, pour une femme : sans époux ». Le chapitre VI d' Erotika Biblion est d'ailleurs intitulé « L'Anandryne ou les vestiges de l'androgynat primitif d'Adam et notamment le saphisme». Pour L'Espion anglais, le mot « veut dire en français anti-homme », ce qui change radicalement la perspective, car la femme non mariée, dans la culture latine, est précisément la vierge, celle qui n'appartient pas à l'homme, ou, pour parler comme Georges Devereux, une « femme sexuellement active mais non assujettie à un homme. Une telle femme indomptée(admêtis) était jadis appelée parthénos, mot qui n'acquit que bien plus tard la signification de vierge ». Le sens d'anti-homme, en revanche, se situe bien dans la tradition française du discours sur les tribades. Alors que Mirabeau exprime un point de vue intellectuel, nourri de solides lectures, L'Espion anglais paraît mieux informé sur les moeurs de son temps. Il appuie ses observations sur la rumeur publique et les parsème de références savantes qui lui donnent ce faux air d'autorité qui plaît tant à ses lecteurs, montrant que ce n'est pas tant le regard sur les tribades qui change avec le libertinage, que le modèle référentiel. Elles ne sont plus représentées par deux, trompant les hommes sur ce qui leur manque, mais assemblées en « collège », « sérail », « loge », « secte », célébrant un culte collectif à la jouissance féminine dans le reflet exact du mode de vie « éclairée ». A partir des années 1750, en effet, la vie sociale prédomine sur l'intimité. La cour de Versailles, qui donnait sous Louis XIV le ton à la vie culturelle, est éclipsée par les nombreuses microsociétés réunies autour de L'Encyclopédie ou dans les salons, les académies, les cafés, les théâtres et au Palais-Royal. Le couple, même hétérosexuel, est démodé. La vie amoureuse se confond avec la vie de Société. »

« La relative tolérance dont bénéficia Françoise Raucourt malgré ses liens avec la contre-révolution montre bien que ce ne sont pas tant les « vices des tribades » qui firent peur aux républicain que l'apparition des femmes comme collectif librement constitué. »

« La nouveauté du siècle des Lumières n'est pas tant dans l'existence d'une Françoise Raucourt vivant ouvertement sa passion pour les femmes que dans l'apparition des tribades comme groupe identitaire où chacune est reconnue à travers ses relations à d'autres femmes et non plus en référence à l'homme. Le groupe des anandrynes est l'expression dans la fiction de cette naissance d'une conscience de groupe qui plonge ses racines dans la culture des salons. Le portrait que dressent les secrétaires de Voltaire de la Marquise de Châtelet donne une image assez juste de ce mode de vie « éclairé » qui relie l'individu au groupe : « Mme la Marquise du Châtelet passait une grande partie de la matinée au milieu de ses livres et de ses écritures, et elle ne voulait pas y être interrompue. Mais au sortir de l'étude, il semblait que ce n'était plus la même femme : son air sérieux faisait place à la gaieté, et elle se livrait avec la plus grande ardeur à tous les plaisirs de la société. »

« Si le jacobin a fait de la femme la vestale d'un nouveau culte païen au patriarcat, fonction qui sera légalisée en 1804 par le Code civil napoléonien, n'est-ce pas en réaction à l'apparition d'une nouvelle conscience identitaire des femmes, incarnée politiquement par Olympe de Gouges qui signe, avec sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, son acte de naissance historique ? Les républicains y ont vu une menace pour la Révolution. »

« Contrairement aux figures de la Vestale ou de Cornalie, qui exaltent le foyer et la maternité, celle de Sappho raconte l'histoire de la femme de génie, rejetée par des hommes incultes, jeunes et beaux, qui meurt parce qu'elle a abdiqué les pouvoirs de l'esprit. »

Louise Bourgeois
« J’ai toujours éprouvé une fascination pour l’aiguille et son pouvoir magique. »

Anne Calife
« Les miettes volent sur le bassin, les nénuphars. Dans le bassin, les poissons rouges se dispersent, en morceaux écarlates. Et puis ce n’est plus des poissons mais les éclats de mon cœur en mille morceaux rouges s’éparpillant dans une eau glacée. »

Coco Chanel
« A trente ans, une femme doit choisir entre son derrière et son visage. »

Natalie Clifford Barney
« Le féminisme ne peut être une question de sexe puisque le Français est plus femme que l’Anglaise. »

Colette
« Les femmes libres ne sont pas des femmes. »

« L’homme trop occupé des femmes reçoit d’elles, un jour, sa punition. »

Marie Darrieusecq
« Les juges et une partie du public confondent imaginaire, fantasme, passage à l’acte. Ca c’est vraiment contemporain. On n’a plus le droit d’avoir des colères, des imaginaires. L’artiste a vu son exposition envahie par la police à cause de photos de pré-adolescentes nues, c’est hallucinant. La galerie a été fermée. Je pense qu’on a le droit de regarder des photos d’enfants nus et y compris de se branler devant. Cela ne regarde que l’imaginaire privé des gens. Je ne fais pas l’apologie du viol des enfants. Mais je pose la question: peut-on encore écrire des romans où il se passe des choses illégales ? Je crois que la peur de ses fantasmes, pulsions est de plus en plus répandue. Alors qu’on sait très bien les contrôler. On essaie de faire croire aux gens qu’il faut avoir peur des autres, et aussi de soi-même: « Restez à la maison, dehors c’est dangereux… »

Clarence Darrow
« La première moitié de notre vie est gâchée par nos parents, et la seconde par nos enfants. »

Marie du Deffand
« La vanité ruine plus de femmes que l’amour. »

Sonia Delaunay
« J’ai eu trois vies : une pour Robert, une pour mon fils et mon petit-fils, une, plus courte, pour moi-même. »

Emily Dickinson
« Par la soif, on apprend l’eau. »

Françoise Dolto
« Nous ne pouvons être que d’un seul sexe et ne pouvons que fabuler les plaisirs et les désirs de l’autre sexe. C’est pour cela que les hommes et les femmes ne se comprennent jamais. »

Anne Dufourmantelle
« La philosophie est étrangère à l'enfance. En Occident, elle ne lui a accordé ni statut, ni intérêt, ni considération d'aucune sorte, hormis dans certains traités de morale et d'édification spirituelle. Il en était de l'enfance comme d'un âge sans question ni choix moral. Au mieux, c'était l'enfance de l'humanité qui était réfléchie comme un âge d'or sans guerre ni affections. Si la philosophie a ainsi ignoré l'enfance, le sexe, lui a entretenu avec l'enfance un rapport qu'aujourd'hui on dit "pervers". Imaginer un enfant projeté dans les "jeux" du sexe, c'est justement l'arracher à l'enfance, l'instrumentaliser à des fins de jouissance à laquelle on voulait croire qu'il ne comprendrait rien. C'est désirer la jouissance dans l'annihilation de l'autre, dans l'abjection de la fin de l'innocence justement. Sauf que la perversion est un concept récent, la protection de l'enfance aussi. »

Renée Dunan
« — Enfin quoi ! nous sommes l'ovule d'où sortira, si nous vivons, la civilisation future...
— Pourquoi non ? Crois-tu qu'au quatrième siècle de notre ère il n'a pas fallu, au milieu de ces invasions de barbares détruisant tout, qu'il subsistât, par petits îlots, de subtils et intelligents gallo-romains pour transmettre en les éduquant le flambeau à ces sombres brutes venus de la forêt Hercynienne. Sans cela la civilisation actuelle serait en retard de quinze cents ans. Le nom de ces hommes a été oublié. Mais on trouve chez Sidoine Apollinaire une vision de telles choses et l'auteur les vécut.
— Rengorgeons-nous ! L'avenir du genre humain repose peut-être sur onze être orgueilleux, voluptueux et riches en caprices... »

« Les femmes ont la langueur qui menace et le fléchissement qui vainc. Les jambes lisses et glacées de soies claires, trépidantes ou croisées, voluptueuses ou rigides donnent à la conversation amusée et cynique leur discrète salacité, courbes turgides des mollets affilés descendant aux chevilles étroites ; caresses des jarrets entrelacés, plénitude d'une chaire ambrée transparente sous le lacis sérique. »

« Ça et là, un genou cambre le tissu transparent et luit comme un fruit, tandis que les bouches arquées découvrent les dents nettes, au rythme des mots lents suivis de gestes rares et félins. »
« Autour d'une table aux pieds sveltes, surchargée de flacons polychromes, des sièges aux formes disparates étaient habités par de beaux corps. Huit femmes variant la grâce et les certitudes de séduire : Ly, obstinée en des regards possessifs ;

Idèle, affaissée comme une favorite et portant une inquiétude en ses yeux glauques ;

Kate, trop mince et garçonnière, avec un col courbe et des pupilles traînantes ;

Hérodiade, masque tourmenté et acide, jambes repliées et doigts frémissants ;

Yva, sombre et combative, le poil couleur de houille et déjà semblable à une Idole aux sclérotiques immuables. D'autres encore... Et trois hommes venus de terres lointaines au rendez-vous lointainement promis... »

Isadora Duncan
« Je crois que « l'amour », le plus élevé est une pure flamme spirituelle qui ne dépend pas nécessairement du sexe du bien-aimé. »

Claire de Duras

George Eliot
« Il n’est jamais trop tard pour devenir ce que nous aurions pu être. »

Lidia Falcón 
Madame de La Fayette 
Lucette Finas 
Eva Forest

Gisèle Freund
« Employée comme moyen d’extériorisation d’un souci créateur, [la photographie] est autre chose qu’une simple copie de la nature. Autrement les “bonnes” photos ne seraient pas si rares. »

Zsa-Zsa Gabor
« Je ne sais rien en matière de sexe, parce que j’ai toujours été mariée. »

Lady Gaga
« J’ai appris que l’amour est comme une brique, vous pouvez construire une maison ou faire couler un cadavre. »

Griselda Gambaro
Xavière Gauthier 

Nikki Gemmell
« Le porno enlève au sexe le mystère, la révérence et la transcendance. »

Madame de Genlis
« On s’étonne trop de ce qu’on voit rarement et pas assez de ce qu’on voit tous les jours. »

Sylviane Giampino
« On a aussi analysé les difficultés d'intégrer les hommes dans les services à l'enfance en raison des soins du corps et du fantasme de la pédophilie. Or ceci masque un tabou énorme, celui de la pédophilie des femmes et de l'inceste maternel. Plus difficile à identifier en tant que telle parce que le corps à corps mère-enfant (ou nounou-enfant) peut se confondre avec le maternage, la pédophilie féminine a des effets d'autant plus ravageurs qu'elle peut paraître à l'enfant comme valorisée socialement. »

Madame de Girardin
« Demandez aux femmes des inspirations, ne leur demandez pas de conseils. »

Françoise Giroud
« Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables et qu’on n’a pas remplacés. »

« Les premières étreintes sont toujours un peu ratées. On se jette l’un sur l'autre, à l’aveuglette ; poussé par trop de hâte on ne prend pas le temps de faire connaissance avec une peau, une odeur, un sexe étrangers. »

« Les hommes ont toujours eu beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes. »

Aurore Guitry
« Faire l’amour c’est comme faire de la gym. Un sport comme un autre. Sauf qu’on est deux. »

Mary Esther Harding
« Dans l'initiation aux mystères d'Isis, le candidat devait prendre la forme de l'âne Set ou Typhon pour devenir conscient de toute sa luxure et concupiscence et éprouver l'aspect négatif de l'Éros, de sa propre libido, non pas en se livrant à une débauche effective, mais en passant par l'épreuve rituelle de l'initiation. On l'isolait de ses compagnons pour qu'il se sente abandonné, car quelque chose en lui était hostile à la « participation ». On le battait, le maltraitait, on l'exposait à la faim et aux tentations sexuelles. Car Typhon n'est pas foncièrement différent d'Éros. C'est Éros sous une forme implacable, l'inverse, le contraire de la « participation ». Lorsque le candidat à l'initiation avait traversé cette épreuve, lorsqu'il avait pleinement éprouvé cet aspect de la vie, ressenti son vide et sa stérilité et résolu d'y renoncer pour toujours, lorsqu'il se montrait capable de castration volontaire, alors seulement il voyait Isis la déesse et retrouvait sa forme humaine en mangeant ses roses. Ces roses d'Isis sont les fleurs de la pure passion, et symbolisent l'amour libéré de la luxure. »

« S'il en reste à un stade relativement infantile au lieu d'incorporer à sa propre psyché les qualités émotionnelles et sentimentales qui devraient lui être transmises par son anima, [l'homme] s'obstine à les chercher hors de lui-même dans leur projection sur une femme, ses rapports avec le principe féminin demeurent inconscients et lui, de ce fait, puéril.
Il pourra chercher tant qu'il voudra des femmes toujours plus jeunes, toujours plus idéalement belles, il restera insatisfait, peut-être même se révélera-t-il impuissant. Il espère encore trouver une satisfaction émotionnelle sous une forme qu'il aurait dû dépasser, il s'accroche vainement à des manières de sentir infantiles. Sa puérilité consiste à croire que la femme qui, pour le moment, lui tient lieu d'anima, comblera son besoin de satisfaction émotionnelles et sexuelles. Il s'attend à ce qu'elle lui donne l'amour dont il a besoin, au lieu de se rendre compte que chez un être adulte l'amour ne peut se libérer de l'engagement instinctuel primitif qu'après de longs efforts, répétés et conscients. Il espère que la vie lui donnera ce qu'il désire, qu'elle sera une mère pour lui. C'est cet espoir même, cependant, qui le prive de sa virilité. C'est selon les termes de l'ancien rite, une castration due à la mère. »


« La femme ne peut devenir une que lorsqu'elle a pleinement conscience des possibilités qui sommeillent dans sa propre nature, qu'elle a éprouvé ce que c'est que d'être enflammée par la passion charnelle et spirituelle et qu'elle a consacré ses facultés au service du dieu de l'instinct. Alors, lorsque l'énergie divine, impersonnelle s'est éveillée en elle, elle parvient à la chasteté de l'âme, à l'unicité ou intégrité de son être, en dédiant son émotion la plus profonde aux dieux de l'instinct, quel que soit le nom qu'elle leur donne. »

Françoise Héritier
« Les deux piliers de la domination masculine résident dans le contrôle social de la fécondité des femmes et dans la division du travail entre les deux sexes. »

Élisabeth Janvier 

Erica Jong
« Le sexe représente une force trop immense pour que l’on en fasse bon marché ou mauvais usage. »

« Les relations entre les sexes ne peuvent être que de réciprocité. »

Pomme Jouffroy 

Frida Kahlo
« J’aimerais que mon œuvre contribue à la lutte pour la paix et la liberté. »

« Le surréalisme est la surprise magique de trouver un lion dans un placard, là où on était sûr de trouver des chemises. »

« J’ignore si mes tableaux sont surréalistes ou pas, mais je sais qu’ils sont l’expression la plus franche de moi-même »

Claire Lardinois
« Le plaisir de faire l’amour s’augmente de l’indifférence éprouvée à l’égard du partenaire. »

Monique Larue
« Le sexe, c’est toujours une relation de pouvoir, qu’on le veuille ou non. Il faut une lutte, une domination de l’un sur l’autre ! Sinon, ça ne marche pas. »

Camille Laurens
« Le sexe est une folie quand, au lieu d’unir, il sépare, renvoyant l’homme au délire de sa solitude. »

Louise Leblanc
« Depuis que les femmes écrivent, les hommes ont perdu des plumes. »

Eugénie Lemoine-Luccioni 
Aïcha Lemsine

Ninon de Lenclos
« Si l’amour donne de l’esprit aux sots, il rend parfois bien sots les gens d’esprit. »

« Il est plus difficile de bien faire l’amour que de bien faire la guerre. »

« Le désir de plaire naît chez les femmes avant le besoin d'aimer. »

Doris Lessing
« Je me rappelle la sensation de la délicate pression de sa main au creux de mes reins, et je me rappelle avoir songé que, vivant en groupe comme nous le faisions, ces brusques attirances pouvaient surgir et s'estomper en un instant, laissant derrière elles une tendresse, une curiosité insatisfaites, et un sentiment de perte légèrement douloureux, mais pas déplaisant ; et je pensai que c'était peut-être toute cette peine tendre des possibilités irréalisées qui nous liait. »

Clarice Lispector

Madonna
« Le sexe n’est sale que quand on ne se lave pas. »

Françoise Maffre Castellani 

Joyce Mansour
« Tu aurais pu attendre de me mettre en terre avant de me narguer comme ça, tous les jours à l'heure de la sieste. Moi qui n'ai jamais regardé un autre homme que ton père », disait-elle quand je me levais précipitamment sans entamer le dessert pour appeler l'ascenseur, répondre au téléphone, fermer la fenêtre, m'habiller, me déshabiller, m'agiter enfin en attendant l'arrivée bruyante de mon amant. La vieille se plaignait mais, le moment venu, c'était toujours elle qui ouvrait la porte à Arnaud. Bégayante, la langue alourdie par une épaisse couche de honte, ma mère aux jambes de crapaud et sexe à grosses mailles ne pouvait s'empêcher de le saluer avec le cérémonial dû à un roi. « Elle se surpasse, ta vieille », dit Arnaud le jour où elle lui offrit spontanément là, dans l'entrée, sous la lampe en fer forgé et le portrait du général, la pipe et les pantoufles de mon père. Geste qui n'empêcha nullement celui-ci de se promener, vêtu seulement des cuisses poilues de sa brune compagne drapées artistiquement autour de son cou et, de son éternelle cigarette, vite allumée, salement éteinte, jamais posée sans intention de faire mal, nu sous les yeux horrifiés de ma mère. »

Claire Martin
« Les femmes n'ont vraiment goûté le plaisir de leur amour que quand elles l'ont enfin raconté par le menu. »

Jacqueline Merville
Catherine Millet
« Je ne pense pas du tout que le sexe soit un moyen de communiquer ; paradoxalement, c’est le domaine où chacun vit les choses de la manière la moins partageable qui soit. »


Kate Millett

Juliet Mitchell


Marilyn Monroe
« L’idée d’être un symbole me déplaît, mais si je dois être le symbole de quelque chose je préfère que ce soit du sexe. »

Anaïs Nin
« Notre vie est pour une grande part composée de rêves. Il faut les rattacher à l’action. »

« Seul le battement à l’unisson du sexe et du cœur peut créer l’extase. »

« Un visage d'une blancheur saisissante disparaissant dans l'obscurité du jardin. Elle pose pour moi en s'éloignant. J'ai envie de sortir en courant pour embrasser sa fantastique beauté, pour l'embrasser et pour lui dire : « Vous portez en vous un reflet de moi-même, une partie de moi-même. Je vous ai rêvée, j'ai souhaité votre existence. Vous ferez toujours partie de ma vie. Si je vous aime, c'est parce que nous avons dû partager un certain temps les mêmes fantasmes, la même folie, la même scène.
« La seule force qui vous permet de tenir debout, c'est votre amour pour Henry — c'est pour cela que vous l'aimez. Il vous fait du mal, mais il permet à votre corps et à votre âme d'être unis. Il fait de vous une entité. A coups de fouet, il vous donne une unité passagère. Moi, j'ai Hugo. »

« Je me dirige vers le rayon des bijoux — colliers, bracelets, boucles d'oreilles, qui me fascinent toujours. Je reste devant, comme une sauvage éblouie. Scintillement. Améthyste. Turquoise. Coquillage rose. Marbre vert d'Irlande. J'aimerais être nue et me couvrir de bijoux en cristal. Bijoux et parfum. Je remarque deux bracelets d'acier, larges et plats. Des menottes. Je suis l'esclave des bracelets. Ils sont vite autour de mes poignets. Je paie. »

« Les femmes croient toujours que, lorsqu'elles auront mes chaussures, ma robe, mon coiffeur, mon maquillage, il leur arrivera tout ce qui m'arrive. Elles n'ont aucune idée des talents de sorcière qu'il faut avoir. Elles ne savent pas que je ne suis pas belle, mais seulement que je parais l'être à certains moments. »

« Je ne peux rien avaler en sa présence. Extérieurement, je suis calme, avec cette placidité orientale si trompeuse. Elle boit et elle fume. En un sens, elle est complètement folle, sujette à des peurs et des passions incontrôlées. Sa conversation, essentiellement inconsciente, serait très révélatrice pour un analyste, mais je suis incapable d'analyse. Ce sont surtout des mensonges. Pour elle, tout ce qu'elle imagine devient réalité. Mais que construit-elle avec tant de soin ? Essaie-t-elle de gonfler, de fortifier, de glorifier sa personnalité ? Dans la douce chaleur de mon admiration, elle s'épanouit. »


« Ce n'est pas pour faire du mal que je permets à mon amant de dormir dans le lit de mon mari. C'est parce que je n'ai aucun sens du sacré. Si Henry avait été lui-même plus audacieux, j'aurais fait prendre un somnifère à Hugo et j'aurais dormi avec lui. Mais il était trop timoré, même pour me voler un baiser. Ce n'est que lorsque Hugo fut parti qu'il me jeta sur les feuilles de lierre au fond du jardin. »

Amélie Nothomb
« Qu’est ce qu’une fleur ? Un sexe géant qui s’est mis sur son trente et un. »

« Si vous voulez connaître la lie des sentiments humains, penchez-vous sur les sentiments que nourrissent les femmes envers les autres femmes : vous frissonnerez d'horreur devant tant d'hypocrisie, de jalousie, de méchanceté, de bassesse. »

Georgia O’Keeffe
« Je déteste les fleurs - Je les peins uniquement parce qu’elles sont moins chères que des mannequins et qu’elles ne bougent pas. »

Françoise Parturier
« Les hommes divisent instinctivement les femmes en deux catégories : les femmes comme il faut et les femmes comme il en faut... »

« Adultère : c’est la distraction des femmes mariées. »

Eva Peron
« La violence aux mains du peuple n’est pas la violence, mais la justice. »

Edith Piaf
« C’est l’amour qui fait rêver. »

« Dormir, c’est du temps perdu. Dormir me fait peur. C’est une forme de mort. »

« Dans l’amour on ne s’applique pas à être bien, non, on aime avec de la douleur, de la joie mais surtout jamais de plat ! Si l’on ne tremble pas du matin jusqu’au soir alors c’est raté ! »

Erin Pizzey

Marthe Robert
« Le Moi est la partie la plus superficielle de l'appareil, une portion du Ça modifiée par la proximité et l'influence du monde extérieur, organisé pour percevoir les excitations et s'en défendre. Il est ce qui conçoit le temps et l'espace, possède une aptitude à prévoir et à opérer des synthèses. Bref, il est doué d'un haut degré d'organisation qui lui permet d'accomplir précisément ce dont le Ça est incapable. Si ce dernier est le royaume des passions déchaînées, il est, lui, celui de la prudence et de la raison. »

Madame Roland
« Le soin de me soustraire à l’injustice me coûte plus que de la subir. »

Agnès Rosenstiehl
« Faire l’amour, c’est comme sauter à la corde : on ne peut pas le faire toute la journée ! »

Nadine de Rothschild
« Les hommes sont faits pour avoir de l’argent ! Pas les femmes. Les femmes sont faites pour en demander. »

Helen Rowland
« Pour une femme le premier baiser est la fin du commencement. Pour un homme, c’est le commencement de la fin. »

Françoise Sagan
« Nous sommes peu à penser trop, trop à penser peu. »

Niki de Saint Phalle
« Il existe dans le cœur humain un désir de tout détruire. Détruire c’est affirmer qu’on existe envers et contre tout. »

« Quand une femme veut réellement monter au sommet de l’art international, elle y arrive. J’en suis la preuve vivante ! »

George Sand
« Quelle fièvre avez-vous fait passer dans la moelle de mes os, esprits de la vengeance céleste ? quel mal avais-je fait aux anges du ciel pour qu'ils descendissent sur moi et pour qu'ils missent en moi pour châtiment, un amour de lionne ? »

Emma Santos 

Sappho
« L’homme qui n’est que beau l’est seulement pendant qu’on le regarde : l’homme sage et bon est toujours beau. »

Alice Sapritch
« Coucher avec un vieux, quelle horreur ! Mais avec un jeune, quel travail ! »

Claude Sarraute
« Un amant exceptionnel, c’est aussi celui qui va faire l’amour toute une journée sans arriver au paroxysme. »

Madeleine de Scudéry
« L’amour est ce je ne sais quoi, qui vient de je ne sais où, et qui finit je ne sais comment. »

« Un jaloux trouve toujours plus qu’il ne cherche. »

Anaïs Ségalas
« La vie a mille aspects, le néant n’a qu’un moule. »

Comtesse de Ségur
« Un âne à deux pieds peut devenir général et rester âne. »

Madame de Sévigné
« Les femmes ont permission d’être faibles, et elles se servent sans scrupule de ce privilège. »

« Les opinions des femmes ne sont que la suite de leurs sentiments. »

Christiane Singer
« Dieu a créé les riches pour donner aux pauvres le paradis en spectacle. »

Susan Sontag
« Faire l’amour, en soi, ne libère pas les femmes. La question, c’est de savoir de quelle sexualité les femmes doivent se libérer pour la vivre bien. »

Madame de Staël 

Christine de Suède
« Il faut être plus avare de son temps que de son argent ; cependant on prodigue cet inestimable trésor si pitoyablement. »

Mère Teresa
« Ne laissez personne venir à vous et repartir sans être plus heureux. »


Victoria Thérame 

Marina Tsvetaïeva

Catherine Vanier
« Ne notons-nous pas qu’un des derniers interdits majeurs de notre époque reste la question de la pédophilie ? C’est que, pour les parents, l’enfant n’est pas qu’une personne, comme on aimerait le penser aujourd’hui. Il est aussi parfois un fantasme, un objet de jouissance, un miroir dans ce monde de plus en plus narcissique, un must indispensable pour réussir sa vie. Objet nécessaire, bien suprême pour notre société de consommation. Comme le souligne Alain Vanier, l’enfant semble être devenu le dernier refuge de la « promesse messianique » dans un monde où les grandes personnes n’attendent plus rien de bon. »

Ana Vásquez-Bronfman

Renée Vivien
« Elle ne craignait point la Mort aux yeux chastes, aux mains graves, elle ne craignait que l’Amour qui ravage l’esprit et la chair. Blanche comme l’écume sur le gris des rochers, elle songeait que les Dieux cléments, en la livrant virginale à la Mort virginale, lui épargnaient les rancœurs et les souillures de l’implacable Érôs. »

Mae West
« Si par nature, l’homme est une bête de sexe, j’ai toujours eu des animaux de compagnie. »

Mary Wilson Little
« Le silence est la seule chose en or que les femmes détestent. »

Virginia Woolf
« Ne gâtons-nous pas les choses en les exprimant ? »

Marguerite Yourcenar
« Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin. »