Hubertine Auclert


— Il y a trop longtemps qu'on fait espérer aux femmes une condition sociale égalée à celle de l'homme. Quand en 1789, Olympe de Gouges présenta aux Etats-généraux au nom des femmes, son cahier de doléances et de réclamations, il lui fut répondu qu'il était inutile d'examiner la condition de la femme, attendu qu'un changement complet devant se faire dans la société, les femmes seraient affranchies de l'homme. La Révolution éclate : On proclame les droits de l'homme ; les femmes restent serves. Cesfemmes qui avaient travaillé à la Révolution croyaient naïvement avoir conquis leur part de liberté.
Hubertine Auclert - Discours au Congrès socialiste ouvrier de Marseille - 1879

— C'est que je crois qu'un homme estimera sa femme, qu'une femme cessera de se croire l'obligée de son mari, quand, au point de vue économique, tous deux seront réciproquement indépendants. C'est qu'enfin, au rebours de ce qui est socialement admis, je fais passer avant l'indépendance économique de l'homme, l'indépendance économique de la femme, parce que c'est à la femmequ'incombe naturellement la charge de l'enfant.

— O ! Prolétaires, si vous voulez être libres, cessez d'être injustes. Avec la science moderne, avec la conscience qui, elle, n'a pas de préjugés, dites : Egalité entre tous les hommes. Egalité entre les hommes et les femmes. Ascension de toute la race humaine, unie dans la justice, vers un avenir meilleur.

— Il faut que les Assemblées soient composées d'autant d'hommes que de femmes.

— L'opinion des femmes doit être entendue et respectée comme l'opinion des hommes.